Duhaut de ses 14 ans, Robine Larcin est la benjamine d’une formidable famille de voleurs. Sa sœur aînée, Bonnie, prodige dans son domaine, est une célébrité — Ils’agissait là déjà d’une victoire contre la fatalité, peut-être pas encore pour aujourd’hui, mais un espoir pour demain certainement. Nous l’attendions ce nouveau et 76e chapitre de l’histoire du Festival d’Avignon, écrit dans l’espoir des après crises et En2003, Yves Pinguilly publie Un tirailleur en enfer : Verdun 1916, un roman bouleversant. En effet, le jeune homme raconte sa version de la vie d'un poilu lors de la Première Guerre Mondiale (1914-1918) en France. Dans le roman, nous suivons Tierno qui est un jeune Africain originaire de Mamou en Guinée, il part à Dakar pour ses études. Unouvrage qui n’oublie pas de mentionner les meurtres et les violences commises à l’encontre d’Européens. Un ouvrage qui est, aussi, disponible en arabe (nouvelle couverture et à compte d’auteur. Edité en 2018) Droit d’évocation et de Ilfaut lire La Condition Noire.Publié en 2008, cet ouvrage de Pap Ndiaye fera date car il inaugure une discipline pourtant féconde aux États-Unis, mais à peine défrichée de ce côté de l’Atlantique : les black studies.Aux frontières de la sociologie, de la science politique et de l’histoire, la situation des Noirs de France constitue un angle mort de la recherche. AiméCésaire, Discours sur le colonialisme, éd. 1955, Présence Africaine, p. 7-23. Notes. (1) Il s’agit du récit de la prise de Thouan-An paru dans Le Figaro en septembre 1883 et cité dans le livre de N. Serban : Loti, sa vie, son œuvre. «Alors la grande tuerie avait commencé. 8JHQg. Livres Ebooks & liseuses Nouveautés Coups de cœur Livres à prix réduits Bons plans Papeterie Jeux Reprise de livres Ce pack Lire des romans contient un fichier pédagogique fiches d’exercices et d’évaluation liées à la lecture des ouvrages et 25 romans "Un... Lire la suite 193,00 € Expédié sous 3 à 6 jours Livré chez vous entre le 5 septembre et le 6 septembre Ce pack Lire des romans contient un fichier pédagogique fiches d’exercices et d’évaluation liées à la lecture des ouvrages et 25 romans "Un tirailleur en enfer" Date de parution 01/01/2022 Editeur Collection ISBN 978-2-37634-248-9 EAN 9782376342489 Présentation Pack Poids Kg Dimensions 31,0 cm × 23,0 cm × 8,0 cm 2,50€ Bon état Le Lien Livraison à partir de 3,00€ 2,50€ Bon état Le Lien Livraison à partir de 3,00€ 2,50€ Très bon état Le Lien Livraison à partir de 3,00€ 5 autres livres à partir de 2,00€ Description Un tirailleur en enferLivre d'occasion écrit par Yves Pinguillyparu en 2008 aux éditions Nathan, Nathan Jeunesse, Les romans de la Fetkann ! de la Jeunesse 200412 ANS ET +, ROMANS, TEMOIGNAGES & CO, ROMANS, TEMOIGNAGES & CO132 pages, BrochéCode ISBN / EAN 9782092111666La photo de couverture n’est pas contractuelle. En lire plus Auteur Yves pinguilly Editions Nathan Année 2008 Collection Les romans de la mémoire Marque_editoriale Nathan Jeunesse Reliure Broché Langue Français Format Moyen ISBN 9782092111666 Options de livraison Plusieurs options de livraison vous seront proposées lors de la finalisation de votre achat selon le vendeur que vous aurez sélectionné. La plus grande librairie solidaire en ligne Dans la librairie de Label Emmaüs, vous avez à disposition plus d'un million d'ouvrages, sélectionnés et triés avec soin par des salariés en parcours d'insertion professionnelle. 100% des livres sont d'occasion ! À chaque livre que vous achetez, vous contribuez au réemploi et à l'insertion professionnelle. Vous favorisez aussi l'accès à la culture pour toutes et tous. Les Garanties Label Emmaüs Paiement sécurisé Label Emmaüs vous procure une expérience d’achat en ligne sécurisée grâce à la technologie Hipay et aux protocoles 3D Secure et SSL. 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La guerre foudroie tous ces hommes engagés volontairement ou non, Blancs ou Noirs, qui défendent la patrie. L'avis d'Histoire d'en lire Yves Pinguilly a raison de mettre en avant la participation des soldats africains, intégrés aux régiments français pendant la Première Guerre mondiale. Tout en montrant certaines différences de traitement entre les soldats blancs et noirs, il ajoute plusieurs touches d'humanité et malgré aussi les atrocités provoquées par cette guerre. Un bel hommage aux poilus, de toutes origines. Bien que ce roman soit court, Un Tirailleur en enfer Verdun 1916 s'adresse davantage à des jeunes de collège, le vocabulaire étant un peu complexe, malgré l'aide du lexique en fin de livre. En dehors de son aspect "documentaire", le récit en lui-même manque de force sur un tel sujet. Note Un Tirailleur en enfer Verdun 1916 a été sélectionné par le Ministère de l’Éducation nationale pour le niveau Collège dans la catégorie spéciale Première Guerre édition 2003. Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus. Il était le grand favori des prix littéraires ; la critique avait encensé son roman dès sa parution en août 2018. David Diop vient enfin de recevoir un prix le Goncourt des lycéens » créé en 1988. Ce qui a séduit les jeunes jurés? c’est la vision terrible de la Grande Guerre » entre sagesse » de l’Afrique et folie » de l’Europe. Et précisément dans le déroulé des souvenirs du narrateur, Alfa Ndiaye, ex tirailleur sénégalais qui a combattu au front sous le drapeau français, vont s’affronter deux mondes celui de l’enfer du champ de bataille où toutes les valeurs sont abolies et celui d’une terre aimante généreuse. Tout comme le lecteur sera invité à entendre deux voix dans ce thrène des temps modernes dédié à l’Ami, ce frère d’âme suis deux voix simultanées. L’une s’éloigne et l’autre croît. Cheikh Hamidou Kane L’aventure ambiguë, cité en exergue Dès l’incipit, l’aveu je sais j’ai compris je n’aurais pas dû »-qui d’ailleurs sera souvent repris en écho - énonce dans sa gradation même une prise de conscience et un regret. Un aveu qui semble émerger d’une longue période de silence -ce dont témoigneraient les points de suspension qui le narrateur se rappelle d’abord les circonstances qui ont présidé à son choix devenir sauvage. Son frère d’armes, son plus que frère » son frère d’âme précisément et le titre du roman joue sur la paronomase implicite se meurt agonise. Pour n’avoir pas répondu aux trois supplications de l’achever, empêtré par des pensées commandées par le devoir et recommandées par le respect des lois humaines », Alfa taraudé par la culpabilité décide alors de venger son plus que frère Mademba Diop. Ce que je n’ai pas fait pour Mademba je le fais pour l’ennemi aux yeux bleus. La France a besoin de notre sauvagerie alors on obéit. Mais moi je suis devenu sauvage par réflexion. Le récit d’une folie meurtrière assumée n’omet aucun détail dans la restitution quasi clinique du corps à corps avec l’ennemi d’en face et vante la fierté du travail accompli après tout, la nuit tous les sangs sont noirs ; réalisme cru certes mais en parfaite adéquation avec la barbarie de cette guerre... Entre la cinquième et la sixième main coupée,-c’est le trophée que rapporte Alfa du camp ennemi- une scène traitée en un long plan séquence en dit long sur la démence cruelle des chefs le capitaine Armand -aux yeux noyés d’une colère continue- intime l’ordre de tuer les 7 traîtres » ceux qui refusent d’obéir au sifflet de la mort ». Ecoeuré par la laideur du carnage, blâmant intérieurement la folie du capitaine, Alfa salue le courage » de ses copains dont Alphonse et Albert offerts comme du gibier aux salves ennemies… D’abord complices, les Toubabs et les Chocolats en viennent à redouter celui qu’ils assimilent à un sorcier » un démm un dévoreur d’âmes. Dès la septième main coupée, Alfa est évacué à l’Arrière. Et c’est dans le Centre où le sourire appelle le sourire, qu’il va convoquer -à partir de dessins- son passé heureux à Gandiol, sa relation avec Fary, et surtout l’amitié indéfectible qui l’a lié à Mademba Diop, -deux adolescents si dissemblables et pourtant si proches. Une évocation souvent empreinte de poésie et d’onirisme qui selon une tradition orale, tisse l’interpénétration des règnes et des espèces, dans une perspective animiste, où anamorphoses et métamorphoses semblent se rejoindre dans un cosmos originel. L’auteur prête à son personnage un regard à la fois enfantin, circonspect ingénu et ironique. Et pourtant certains épisodes frappent par leur cruauté la mère disparue et peut-être enlevée par les Maures du Nord, le mercantilisme du collecteur d’impôts -et en filigrane les ravages de la colonisation- auxquels s’oppose la sagesse du père… C’est à Mademba Diop qu’est dédié ce thrène des temps modernes. Ce roman se donne en effet à entendre comme un chant funèbre aux accents de cantilène parfois. Des cris déchirants contre l'inconcevable et des chuchotements caressants contre l'indicible. Les récurrences de certaines formules mon plus que frère, par la vérité de Dieu, la parenté à plaisanterie, les anaphores qui scandent des paragraphes ou/et les répétitions lancinantes à l’intérieur de paragraphes, la métaphore quasi omniprésente de la femme terre ont la force incantatoire de récits mythiques. Et c’est l’expression dedans dehors » déclinée dans ses sens propre et figuré et en ses multiples variations qui est le leitmotiv le dedans de la terre était dehors, le dedans de mon esprit était dehors, Fary m’a ouvert le dedans de son corps; derrière ses lunettes le docteur François regarde le dedans de nos têtes, etc. Dualité et dichotomie ! Division et antagonisme ! Alfa entre l’humain et l’inhumain !.le Corps et l’Âme ! Vers la fin du roman s’interrogeant sur sa propre identité et sur la façon de se raconter lui qui ne parle pas le français sait que la vérité de la parole n’est pas une mais double voire triple il découvre qu’il est double ».Phrases et rythme sont alors au service de cette révélation hallucinée et lucide qui allie les contraires je dépouille je vide les crânes et les corps[…} mais je suis aussi la lune rouge qui se lève sur le fleuve[…] Je suis l’innocent et le coupable ». Il sait qu’il est l’ami qu’il aurait dû achever en cette journée funeste et que son âme s’en est allée mourir dans le corps de son plus que frère ». Au final le je » renverra à Mademba Diop et le tu » à Alfa son plus que frère. L’absence d’article ou d’adjectif possessif dans le titre du roman, n’induisait-elle pas une réciprocité ? Amitié fusionnelle que Montaigne -d’ailleurs cité en exergue-, a célébrée et résumée dans cette phrase qui résonne par-delà les siècles nous nous embrassions par nos noms » A travers le parcours de ce jeune artilleur sénégalais, David Diop non seulement réhabilite la mémoire des oubliés » du carnage que fut la première mondiale tout en tordant le cou aux préjugés racistes à l'encontre des Noirs, mais en une langue originale le wolof adapté à la langue française il convertit la violence des souvenirs en appels déchirants et si profondément humains ! L’histoire du sorcier-lion est pleine de sous-entendus, celui qui la raconte peut y dissimuler une autre histoire qui pour être dévoilée doit se laisser deviner un peu…. Ainsi de Frère d’âme ? David Diop vient de remporter le prix Goncourt des Lycéens pour "Frère d'âme" Seuil. Le chant déchirant d'un tirailleur sénégalais pris de folie dans la boucherie de 14, après avoir assisté impuissant à la mort de son ami d'enfance, celui qu'il appelle son "plus que frère". David Diop signe un 1er roman d'une beauté écrasante, qui donne voix aux milliers d'Africains, quasiment jamais entendus. Le romancier David Diop a remporté jeudi le convoité Goncourt des Lycéens, qui fête cette année ses 30 ans, pour "Frère d'âme" Seuil, histoire d'amitié, jusqu'à la folie, dans l'enfer des tranchées. Le roman a été choisi au 2e tour, par 5 voix sur 13, devant "Le Malheur du Bas" Albin Michel d'Inès Bayard et "La vraie vie" d'Adeline Dieudonné L'Iconoclaste. Le jury a été séduit par "sa vision terrible de la Grande guerre, entre Afrique et Europe, sagesse et folie". L'an dernier, les lycéens avaient consacré "L'art de perdre" Flammarion d'Alice Zeniter, un récit puissant sur les non-dits de la guerre d'Algérie racontant le destin d'une famille française dont le grand-père fut malheureux du Femina, du Médicis, du Goncourt et du Renaudot, David Diop était le seul auteur à figurer dans toutes les sélections des grands prix littéraires d'automne et le seul homme en lice pour le Goncourt des lycéens. "Je suis extrêmement heureux d'avoir été choisi par vous parce que je suis enseignant et que j'ai enseigné en lycée à la fin du siècle dernier, mais je garde toujours dans mon coeur vos regards, vos sourires, quand vous découvrez les textes et je suis vraiment très sensible à votre, je ne vais pas dire amour, disons prédilection", a déclaré David Diop, joint par téléphone. L’histoire 1914. Ils ont vingt ans, Alfa Ndyaye et Mademba Diop, deux jeunes Sénégalais amis d'enfance, venus de leur village sur le sol français pour défendre la patrie. "Vous les chocolats d'Afrique Noire vous êtes naturellement les plus courageux parmi les courageux. La France reconnaissante vous admire", leur répète le capitaine Armand. Alors quand il leur ordonne de sortir de la tranchée pour affronter l'ennemi, ils font comme leurs camarades, ils sortent du trou et se lancent en hurlant, "le fusil réglementaire dans la main droite et le coupe-coupe sauvage dans la main gauche". Un jour, à la sortie de la tranchée, Mademba Diop est blessé. La mort ne vient pas tout de suite. "Lui, Mademba, n'était pas encore mort qu'il avait déjà le dedans du corps dehors". Alors que les soldats ont depuis longtemps rejoint la tranchée, Alfa reste au côté de Mademba, assistant à la longue agonie de son "plus que frère", sans savoir quoi faire. "Trois fois il m’a demandé de l’achever, trois fois j’ai refusé". Quand enfin son ami rend son dernier souffle, Alfa porte son corps jusqu'à la tranchée, en pensant, trop tard, qu'il aurait dû faire ce que lui demandait son ami abréger ses souffrances. "Ah, Mademba Diop ! Ce n'est que quand tu t'es éteint que j'ai vraiment commencé à penser. Ce n'est qu'à ta mort, au crépuscule, que j'ai su, j'ai compris que je n'écouterais plus la voix du devoir, la voix qui ordonne, la voix qui impose la voie. Mais c'était trop tard", tard. Alpha commence sa guerre. Décide de ne plus faire le sauvage pour la France "parce que ça l'arrange". Il devient "sauvage par réflexion". "Quand je sors du ventre de la terre, je suis inhumain par choix, je deviens inhumain un tout petit peu. Non pas parce que le capitaine me l'a commandé, mais parce que je l'ai pensé et voulu". Et il se met à tuer à sa manière, répétant à chaque sortie de la tranchée le même rituel macabre, une cérémonie qu'il accomplit en pensant à son "plus que frère" Mademba. Il en choisit un. Un du camp adverse. Il le ligote. Il l'éventre. Puis il fait pour lui ce qu'il n'a pas fait pour son ami. "Dès sa seconde supplication des yeux, je lui tranche la gorge comme aux moutons du sacrifice. Ce que je n'ai pas fait pour Mademba Diop, je le fais pour mon ennemi aux yeux bleus. Par humanité retrouvée". Le rituel se finit toujours de la même manière il découpe la main de l'ennemi aux yeux bleus, et la rapporte comme un trophée dans la tranchée. Au début ça rassure ses camarades, qui l'accueillent comme un héros. Mais à force, une main, puis deux, puis trois, puis 4,5, 6… Alpha leur fait peur. Il accomplit jour après jour le même crime macabre, rien ni personne ne semblant capable de l'arrêter. Jusqu'à ce que le Capitaine l'envoie se "reposer un peu" à l' loin des tranchées et des obus, Alpha plonge dans son passé. Le village, ses règles, ses croyances, le chagrin de son père après la disparition de sa mère, son enfance auprès de son ami Mademba, petit et malingre, pendant que lui, Alpha, devenait grand et fort, et le souvenir de "Fary Thiam", la jeune femme qui contre toute les lois du village lui a offert la "joie du corps" avant son départ pour la guerre, lui donnant un bonheur que son ami et "presque frère" Mademba n'a pas eu la chance de connaître avant de mourir au front. "Je suis deux voix simultanées. L'une s'éloigne et l'autre croit", cette citation de Cheikh Hamidou Kane apostée par l'auteur en exergue de son roman annonce le sortilège Alpha s'enfonce dans ses pensées, se fond dans les souvenirs, se dissout tant et si fort qu'il finit par se confondre avec son "plus que frère", incorpore son âme à la sienne jusqu'à s'effacer, jusqu'à lui céder sa place, pour réparer l'irréparable, apurer la boucherie, sauver son ami du néant et le rendre à la vie, et pour Alpha, se sauver lui-même et retrouver le chemin de l'humanité."Frère d'âme" est un long cri déchirant, un chant comme une incantation, qu'il faut lire sans résister. Laisser les mots vous percuter sans broncher. David Diop ne nous laisse pas le choix. Il faut avancer avec Alpha. L'accompagner jusqu'aux confins. Et vivre ce que des milliers de tirailleurs sénégalais ont eu à souffrir, à mourir dans une guerre qui ne leur appartenait pas. "Frère d'âme" est aussi l'histoire d'une émancipation. "Personne ne sait ce que je pense, je suis libre de penser ce que je veux. Ce que je pense c'est qu'on veut que je ne pense pas. L'impensable est caché derrière les mots du capitaine. La France du capitaine a besoin que nous fassions les sauvages quand ça l'arrange".David Diop construit son histoire par petits cercles, s'élargissant à chaque passage, phrases répétées, revisitées, comme un conte s'enrichissant chaque fois qu'il est une nouvelle fois raconté. En faisant sa propre guerre, Alpha brise le joug. Même s'il faut s'y perdre, il se réapproprie son histoire, comme le fait l'écrivain en la racontant avec ses propres mots, convoqués loin, très loin des tranchées, dans l'histoire, la coutume, le rythme, la musique, l'âme de ses ancêtres. Avec ce premier roman d'une beauté écrasante, David Diop redonne voix aux milliers de soldats africains, si peu entendus, envoyés à la mort dans une guerre qui ne leur appartenait pas. "Frère d'âme est en lice pour le Goncourt, le Renaudot, le Médicis, le Fémina, et le Prix Interallié. "Frère d'âme", David Diop Seuil - 175 pages - 17 €Ah ! Mademba Diop, mon plus que frère, a mis trop de temps à mourir. Ça a été très, très difficile, ça n'en finissait pas, du matin aux aurores, au soir, les tripes à l'air, le dedans dehors, comme un mouton dépecé par le boucher rituel après son sacrifice. Lui, Mademba, n'était pas encore mort qu'il avait le dedans du corps dehors. Pendant que les autres s'étaient réfugiés dans les plaies béantes de la terre qu'on appelle les tranchées, moi je suis resté près de Mademba, allongé contre lui, ma main droite dans sa main gauche, à regarder le ciel froid sillonné de métal. Trois fois il m'a demandé de l'achever, trois fois j'ai refusé. C'"était avant, avant de m'autoriser à tout penser. Si j'avais été tel que je suis aujourd'hui, je l'aurais tué la première fois qu'il me l'a demandé, sa tête tournée vers moi, sa main gauche dans ma main droite.""Frère d'äme", page 12

un tirailleur en enfer résumé de chaque chapitre